29.10.09

LETTRE OUVERTE A MR LE PREFET


Lettre ouverte à Monsieur le Préfet

La réponse que vous avez bien voulu apporter à notre première lettre ne nous convainc pas. Pour tout dire, elle nous paraît superficielle et unilatérale. Ainsi, lorsque vous abordez le problème de la baisse du nombre d’accouchement dans notre Clinique, vous semblez ignorer que cette baisse s’est opérée dans un contexte où :

- la population d’Alfortville croissait de plus de 15% en l’espace de 7 ans

- la population rajeunissait puisque la tranche 15 ans/44 ans représente 47% du nombre total d’habitants en 2006.

- Dans le même temps, le taux de natalité est passé de 17,4 à 18,6%, ce qui a abouti à plus de 800 naissances par an dans les foyers alfortvillais.

N’y t-il pas là un paradoxe ? A tout le moins, au regard de ces données, nous sommes fondés à penser que cette baisse de l’activité d’obstétrique n’est ni fatale, ni irréversible, loin s’en faut. Potentiellement, notre établissement pourrait réaliser bien plus de 500 accouchements par an. D’autant que les villes limitrophes de Choisy le Roi et de Maisons Alfort sont dépourvues de toute structure hospitalière. Une chose est sûre : on peut supprimer un service mais, en revanche, on ne peut pas supprimer les besoins qui l’ont rendu nécessaire et utile.

Vous invoquez la sécurité pour préconiser implicitement la suppression des structures de niveau 1. Nous pensons au contraire que les structures de niveau 1 sont un maillon de la chaîne de la santé publique et que les plateaux techniques des établissements de niveau 2 et 3 doivent être réservés aux grossesses à risque. La fermeture progressive d’établissements de proximité comme le nôtre entraîne la saturation des services de niveau 2 et 3 et une surcharge de travail pour leur personnel qui fragilise la sécurité des patients et leur suivi. Ainsi, à St Maurice et Créteil (intercommunal), les carnets d’inscriptions en maternité sont pleins jusqu’en février prochain. Il existe donc, qu’on le veuille ou non, un risque de crise sanitaire. Or, il entre dans vos prérogatives de prévenir toute crise de ce type. En chirurgie, il faut attendre des mois pour subir des interventions bénignes dans les hôpitaux dont les plateaux techniques sont conçus pour des opérations lourdes et délicates. Combien de mois faudra-t-il attendre pour une opération de la cataracte au CHU Mondor, une fois « transformée » la clinique La Concorde ?

D’autre part, il semble que l’aspect social de ces décisions de fermeture vous échappe. A cet égard, il nous a paru utile de dresser un comparatif entre Neuilly-sur-Seine et Alfortville

Neuilly : 61 471 habitants. 5 cliniques privées et un Centre hospitalier intercommunal. Soit un établissement pour 10245 habitants Alfortville : 42 743 habitants, 1 clinique privée à ce jour et donc un seul établissement pour 42 743 habitants. Soit un établissement pour 4 fois plus de patients potentiels.

Nota bene : à Alfortville, la population de 20 à 39 ans représente 35% de la population contre 27% à Neuilly. Et, pourtant, à Neuilly, on dénombre trois services de maternité. Il est à noter que le service de Maternité de l’hôpital américain est proche de ce que vous appelez le « seuil critique des 500 accouchements ».

Bien entendu, ces quelques comparaisons se passent de commentaires, elles parlent d’elles-mêmes, la composition sociale de ces deux villes étant sans commune mesure. Demain, la « proximité » sera-t-elle l’apanage des couches les plus aisées et des villes dites «riche» ? Quant au seuil de technicité des actes à l’année (qui est rehaussé au fil des ans en lien, semble t-il, avec le déploiement de la tarification de l’acte), son caractère global finit par le rendre insignifiant car il ne rend pas compte du nombre d’acte par praticien, par sage femme, qui donnerait une meilleure évaluation de la technicité du personnel soignant que les estimations globalisantes.

S’agissant de l’implantation d’un centre de SSR qui aurait pu être établi à l’étage vacant de notre établissement, vous nous faites valoir qu’il répond à des besoins de soins au niveau régional. Dont acte. Mais cela ne manquera pas de poser problème : pourquoi les besoins régionaux devraient-ils empiéter sur les besoins locaux ? S’il s’agit d’un besoin régional, n’y a-t-il pas la place pour construire des centres dédiés aux SSR sur des terrains vacants de notre secteur, comme à Saint-Maur par exemple ou Sucy-en-Brie ?

En bref, ni vous, ni l’ARH n’avez pu nous opposer une baisse de la demande de soins dans le secteur considéré. Par contre, vous évoquez le déficit financier de l’activité de Chirurgie dont nous aimerions bien connaître l’origine : baisse d’activité ? Endettement ? Désengagement partiel du groupe AMS ? Autres ?

Baisse d’activité en Chirurgie où le 27 octobre, nous recensons 30 interventions en ambulatoire et 12 hospitalisations ?

Quoi qu’il en soit, nous considérons que la décision prise conjointement par l’ARH et le groupe AMS est, au minimum, hasardeuse. Au demeurant, après avoir lâché la proie pour l’ombre, rien ne nous garantit que les SSR, prochainement soumis à la T2A, ne soient pas « déficitaires » à leur tour. Aussi bien, du point de vue de l’intérêt général de nos concitoyens, le maintien de la Polyclinique, de tous ses services et de tous ses emplois est nécessaire et vital.

En espérant avoir été entendues, veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de nos salutations respectueuses

Samira Guerroumi

Sage femme


10.10.09

Audience à l'ARH

Nous avons été reçues par Monsieur Benito, représentant de l’ARH chargé des cliniques privées. Nous étions deux salariées et Madame Touquet, adjointe au maire d’Alfortville, nous a assistées lors de cette confrontation.
Tout au long de cet entretien, monsieur Benito s’est fait le défenseur intraitable des intérêts du groupe Access Medical Santé, propriétaire de notre clinique.
Soucieux de la situation financière du groupe AMS, il s’est montré PAR CONTRE indifférent, pour ne pas dire de marbre, devant nos préoccupations médicales, sociales et humaines.
Que 32 emplois soient détruits dans notre clinique, dont 14 en maternité, ne lui pose- semble t-il - aucun problème de conscience.
Il paraissait n’avoir d’autre mission que de nous décourager et de nous casser le moral dans l’espoir vain que cesse notre résistance et en essayant, y compris, de nous intimider en agitant la menace d’un dépôt de bilan.
Nous avions en face de nous un technocrate gestionnaire, abordant toutes les questions de façon purement comptable, en faisant fi des besoins des assurés sociaux.
Pourtant, il n’a pas pu nier que le taux de natalité à ALFORTVILLE augmente, avec 800 nouveau-nés chaque année. Il n’a pas pu nier que la population alfortvillaise est jeune, puisque 47% des habitants de notre ville sont dans la tranche d’âge comprise entre 15 et 44 ans.
Autre point : la population d’Alfortville âgée de plus de 15 ans est composée à plus de 50% d’ouvriers, d’employés, et de sans-emplois. 18% vivent dans une grande précarité. S’y ajoutent 17% de retraités dont la plupart vivent d’une maigre pension.
Ce qui soulève un problème : les maternités et services de chirurgie de proximité, à taille humaine, seraient –elles réservées à des secteurs comme St Maur, Neuilly ou Paris-centre ? Ne voyons-nous pas là se dessiner le spectre de la médecine à deux vitesses : cliniques de proximité pour les familles aisées et usines à bébé pour les pauvres ?
Face à ce défenseur de la casse de notre Polyclinique, nous avons démontré que les services de maternité et de chirurgie étaient indispensables, les hôpitaux alentours étant saturés, à telle enseigne qu’il faut attendre des mois pour être opéré de la cataracte dans une des grandes structures hospitalières des villes voisines.
Nous avons rappelé que les « mauvais chiffres » qui laissent penser que nous réaliserons moins de 500 accouchements en 2009 sont le fruit amer d’un véritable travail de sape de la direction de la Clinique, congédiant arbitrairement un gynécologue, fermant temporairement la clinique pendant 15 jours en août, pour faire chuter les résultats, comme si on pouvait faire baisser la température en cassant le thermomètre !
Mais toutes les arguties de ce représentant de l’ARH destinées à entamer notre détermination sont vaines. Le soir même, une forte majorité du personnel, tous services confondus, s’est réuni en Assemblée générale, bien décidée à se rassembler avec les élus et les habitants, le 14 octobre prochain à 17 heures devant notre clinique et à obtenir un rendez-vous d’urgence avec Madame Bachelot, ministre de la santé.


Sandra Fournier et Samira Guerroumi

PS : les éléments démographiques émanent du site INSEE.

7.10.09

Rassemblement

ALERTE !

SAUVONS NOTRE CLINIQUE !



Contre toute attente, la Direction de la Polyclinique, envers et contre tout, vient d’annoncer aux élus du Comité d’entreprise la fermeture de la Maternité, du bloc opératoire et du service de Chirurgie.

· Il s’agit de la fermeture de la Polyclinique qui serait remplacée par un centre de soins de suite.

· Il s’agit d’une atteinte insupportable au droit aux soins de tous les habitants d’Alfortville et des communes environnantes.

· A l’heure où les hôpitaux sont saturés la fermeture de la polyclinique serait une catastrophe médicale pour les habitants d’Alfortville.




Comment peut on priver une ville de 43 000 habitants

de la seule structure de type hospitalier qui y existe ?



Tout au long de notre combat nous avons mesuré votre attachement à cette structure de soin de proximité qu’est la clinique. Le moment est venu de le manifester.

Par l’unité de tous, élus, salariés, usagers, médecins, syndicats, associations et partis, nous pouvons imposer le Maintien de la Polyclinique, de tous ses services et de tous ses emplois.

Une audience est demandée au Directeur de l'Agence Régionale de l’Hospitalisation et à Madame La Ministre de la Santé.



Nous vous appelons à un rassemblement devant la clinique

Mercredi 14 octobre

à 17 heures

A cette occasion, nous tiendrons une conférence de presse




Collectif pour le maintien de la Polyclinique d’Alfortville

et de tous ses emplois


Soutenu par : (Dans l’ordre alphabétique) Comité Chômeurs- Salariés d’Alfortville, Comité de défense de l’hôpital Jean Rostand d’Ivry, CGT (Union locale d’Alfortville) ; Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité ; FCPE, Lutte Ouvrière, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Parti Ouvrier Indépendant, Syndicat SUD santé Val de Marne

2.10.09

Collectif pour le maintien de la maternité d’Alfortville

et de tous ses emplois

ALERTE



Contre toute attente, la Direction de la Polyclinique, envers et contre tout, vient d’annoncer aux élus du Comité d’entreprise la fermeture de la Maternité, du bloc opératoire et du service de Chirurgie (Aucune date n’a encore été fixée).

Une réunion du Comité d’entreprise est convoquée le 15 octobre pour la présentation d’un plan de licenciements.


C’est très grave !


· Il s’agit de la fermeture de la Polyclinique qui serait remplacée par un centre de soins de suite.

· Il s’agit d’une atteinte insupportable au droit aux soins de tous les habitants d’Alfortville et des communes environnantes.


Mais, il n‘est pas trop tard !


Par l’unité de tous, élus, salariés, usagers, médecins, syndicats, associations et partis, nous pouvons imposer le Maintien de la Polyclinique, de tous ses services et de tous ses emplois.

Une réunion d’urgence se tient

le lundi 5 octobre 2009, à 20h30,

à l’école Etienne Dolet

(23, rue Etienne Dolet – près de la Place Carnot-Achtarak)

Elle est ouverte à tous, habitants, élus, salariés, médecins, syndicats, partis et associations


Pour le Collectif : Sandra FOURNIER